Le Chamanisme de  mongolie

Médecine chamanique et traditionnelle en Mongolie

L’appel de la Mongolie

Au départ, c’est un appel à aller en Mongolie que nous avons partagé à 3, mais sans avoir plus de précision sur le pourquoi de cet appel.

Les mois qui ont précédé ce voyage ont été semés d’embûches, sans gravité en soi, mais qui ont mis à l’épreuve notre détermination à faire ce voyage. 

Personnellement, 4 semaines avant le départ, je me fais une entorse à la cheville. Une bonne raison pour rester chez soi… mais pas suffisante !

Juste avant le départ, nous posons une Chenupa pour ce voyage fortement liée au chamanisme.

Nos paroles sont créatrices 

Rapidement, durant le trajet pour aller en Mongolie, on s’aperçoit que ce que nous posons, en parole, en pensée, se réalise. Je peux dire qu’à partir de cet instant, nous prenons pleinement conscience de la portée de la pensée créatrice. Nous prenons aussi conscience, même si on s’en doutait, que ce ne serait pas un voyage classique.

Les points forts ont été les rencontres avec les chamanes. Avant chaque rencontre, nous avons pris le temps de nous poser pour calmer notre esprit et notre mental et ainsi formaliser nos souhaits. Souhaits qui se sont concrétisés à chaque fois.

Une modernité utile 

Le chamanisme, comme la vie des steppes est resté fidèle à l’origine, sans altération. Le confort d’aujourd’hui est présent comme la TV via parabole et panneau solaire, les portables ou comme les véhicules motorisés. Mais sans le travers que l’on peut connaître en occident. Le véhicule est vraiment utile pour parcourir les steppes et transporter des charges. La TV informe et n’asservit pas. Même si nous avons eu un cas de nomade qui passait la plupart de sa journée sous la tente à la regarder……. Et le portable, très utile quand on est nomade.

Dans les steppes, on entends les esprits parler

Ma première réflexion, je l’ai eu le premier matin sur les steppes : Quel silence. Même dans les coins les plus reculés de France ou en plein désert,, on n’a pas ce silence. Et avec ce silence, je comprends qu’en Mongolie on entende les esprits parler.

Les esprits qui accompagnent tout un chacun dans leur vie et en particulier, les Chamans.

Lors des cérémonies, le Chaman entre en transe et laisse la place à un des esprits qui l’accompagne pour parler et répondre aux attentes du demandeur.

Soit le demandeur exprime avant sa requête et le chaman fait sa transe et apporte des réponses, soit, l’inverse, le chamane entre en transe et quand l’esprit est là, le demandeur se retrouve face à l’esprit et dialogue, en direct, avec lui. C’est une expérience forte, à vivre.

Je ne détaillerai volontairement pas plus le déroulement des cérémonies, pour que, ceux qui souhaitent les vivre, n’aient pas d’idées préconçues de par mes mots. Et les chamanes vus, ne permettent pas de faire une généralité de ce que nous avons vécu.

Cependant, avec un peu de recul, je livre une de nos réflexions émises pendant le voyage.

Déjà, oui, le chamanisme de Mongolie se rapproche des pratiques originelles où le chaman est l’intercesseur avec le monde des esprits et apporte des réponses aux différentes requêtes émises. Par contre, ces requêtes sont, pour l’approche que nous avons eu, essentiellement d’ordre matériel (aide pour vente d’un bien, acquisition, changement, etc…), physique (guérison),.Plus rarement d’ordre spirituel. A contrario du chamanisme pratiqué en Amérique, en Europe où le participant s’implique dans le processus de guérison et, si lors des premières séances, il soigne effectivement le physique, voire le matériel, dans les séances suivantes, l’aspect spirituel est abordé et on voit la personne évoluer. Je trouve dommage que dans ce chamanisme originel, cette dimension ne soit pas plus importante en ces temps de transformation.

Peut-être sommes passé à côté de ce point, ou peut-être est-il non abordable pour des « visiteurs » de passage ? Je ne sais.

Etre Chaman donne des devoirs

Un beau cadeau a été de pouvoir assister à une cérémonie de passage de « Chana » de chamanes. Grande cérémonie qui s’ouvre en mai pour se terminer fin septembre et pilotée par le Grand Chamane de chaque région. Le cadeau a été d’être accueilli et accepté au sein de la Yourte où se déroule cette cérémonie, mais aussi, fait exceptionnel, d’être autorisé à prendre des images.

Cette cérémonie m’a fait voir que, même aujourd’hui, un chamane risque sa vie dans sa pratique. Être chamane est une charge, une responsabilité qui met en danger son physique, sa vie. Et quand on sait que le chaman est appelé par les esprits, qu’il est au service des autres et, n’a pas le choix, je l’admire d’autant plus. Ceci étant, quand le Chaman suit ce que demandent les esprits, sa vie en est d’autant facilitée. Dans le cas contraire, c’est accident, maladie voire décès de personnes de son entourage.

De partout, Être chaman n’est pas simple. C’est suivre une voie guidée par les esprits avec l’obligation, le devoir d’y répondre. Lorsque je vois le nombre de personnes qui se disent chamans ou qui vont faire un « stage » pour le devenir, sont-elles véritablement conscientes de ce que cela implique ? Sont-elles prêtes à le vivre pleinement ?

Les traditions ancestrales sont toujours vivantes

Mais revenons à notre voyage.

Ecouter le Silence tous les jours est une source de ressourcement en soi. Il permet de vraiment s’intérioriser et de se connecter à l’essentiel.

La Vie des nomades a gardé de son passé l’exclusion du superflu. Regardez l’intérieur d’une yourte. Il n’y a que l’essentiel. Le superflu n’a pas sa place. Comme les dialogues, les gestes, le superflu n’est pas de mise.

Mais il y a le respect. Présent dans les coutumes comme le fait de ne pouvoir refuser un plat et de devoir y goûter quand on le reçoit. Forme de remerciement pour la personne qui l’offre, mais aussi respect pour son geste. 

Ceci étant, Il nous est arrivé d’être en train de savourer un dessert fait d’un mélange d’une vraie crème, pleine et entière accompagnée de myrtilles cueillies fraîchement et de recevoir un beau boudin fait à partir de la chèvre que le voisin a tué le matin. Aimant beaucoup les dessert, pour le boudin ainsi présenté, je peux dire que mes papilles gustatives occidentales ont dégusté………

Mais ne restons pas sur cette impression gustative vite passée. Revenons à ce monde encore pur, originel, non encore façonné par la main de l’homme. Que faut-il leur souhaiter ?

Avec mes critères d’occidental, j’ai du mal à l’exprimer. Leur souhaiter de rester tel quel, c’est garder une identité vraie, dans l’inconfort (du point de vue occidental) de leur vie actuelle ? Ou de profiter rapidement des « bienfaits » de l’occident accompagnés de son superflu et de ses besoins sans cesse renouvelés ?

Un périple qui marque durablement

Je pense que l’idéal serait un mix entre les deux.

Que le peuple Mongol puisse garder son identité tout en bénéficiant des apports positifs d’une partie de notre technologie.

Et à nous de retrouver nos valeurs originelles pour, à défaut de rénover notre terre, d’arrêter de la dégrader plus avant.

Tout ceci ne doit pas nous faire passer à côté de la découverte des steppes, de ces plaines vierges qui s’étendent à perte de vue, où, à intervalles réguliers on aperçoit une yourte, un enclos d’hivernage et bien sûr, des troupeaux de vaches, moutons, yacks, chevaux qui parcourent ces plaines immenses et d’entendre au loin le cri des milans, vautours, aigles qui nous survolent régulièrement, tout au long du voyage.

nos Périples Chamaniques…

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